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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 08:26

Avec une population à l'état sauvage réduite à environ 3.200 tigres, cette espèce est gravement menacée de disparition. Le commerce du félin asiatique est pourtant interdit depuis 35 ans. La Cites dresse le bilan de cet échec.

Un tigre de Sibérie.

Un tigre de Sibérie. (PureStock/Sipa)

Avant que le débat sur le thon rouge arrive sur le devant de la scène, jeudi, à la réunion de la Cites à Doha (Qatar), les responsables de la convention sur le commerce des espèces menacées ont mis l’accent sur l’échec de la protection du tigre.

«Si nous prenons le nombre de tigres comme un indicateur, nous devons admettre que nous avons lamentablement échoué et que nous continuons à échouer», a déclaré le secrétaire général de la Cites, Willem Wijnstekers.

De fait il ne resterait plus aujourd’hui que 3.200 tigres à l’état sauvage (soit beaucoup moins qu’en captivité). En 1920 on en comptait quelque 100.000, selon la Société de protection de la nature américaine (Wildlife Conservation Society), très impliquée dans la défense du grand félin asiatique. La situation s’est dégradée récemment, comme en témoigne ces chiffres rapportés par WWF pour l’Inde: de 40.000 au début du 20ème siècle, la population de tigres de ce pays a chuté dramatiquement. Elle était estimée à environ 3.600 en 2002 et seulement 1.400 en 2008.

Habitat fractionné

Le tigre est victime d’une réduction majeure de son habitat, alors que ce carnivore a besoin d’un grand territoire pour vivre. Il aurait perdu 93% de son territoire depuis la fin du 19ème siècle. Il est aussi victime d’un important trafic pour sa peau, ses os ou d’autres organes utilisés en médecine traditionnelle, principalement en Chine.

Le commerce de toutes les sous-espèces de Panthera tigris a pourtant été interdit en 1975, à l’exception du tigre de Sibérie (Panthera Tigris altaica) qui ne le fut qu’en 1987 (inscription à l’Annexe I de la Cites). Malgré les interdictions, le commerce illégal de tigres et de morceaux de tigres (notamment les os pour la médecine) a continué.

Trois des huit sous-espèces de tigres ont déjà disparues au cours du 20ème siècle: le tigre de Bali, le tigre de Java et le tigre de la Caspienne. Aujourd’hui ce grand félin est présent dans treize pays: Chine, Cambodge, Bhoutan, Népal, Bangladesh, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Russie, Vietnam et Thaïlande. C’est la sous-espèce indienne, le tigre du Bengale (P. t. tigris), qui est la plus nombreuse.

Initiatives multiples

De nombreux programmes ont été lancés ces dernières années pour éviter que les tigres disparaissent à l’état sauvage. Même la Banque mondiale s’est impliquée, en partenariat avec la Coalition internationale pour le tigre (ITC) qui regroupe près de 40 organisations. L’Inde a lancé un programme spécial pour sauvegarder ce félin emblématique.

L’association Traffic, qui lutte contre le commerce illicite d’espèces menacées, insiste sur la faillite des contrôles et le manque de coordination entre les pays concernés par la contrebande de tigres (entiers ou dépecés). Traffic reproche également aux fermes d’élevage de tigres en Chine –où vivent 5.000 à 6.000 animaux- de vendre des animaux à la découpe, malgré l’interdiction, ce qui alimente un commerce qui est de toute façon plus rentable à partir de la contrebande.

Pour la première fois s’est tenue en Thaïlande une réunion interministérielle pour la protection du tigre au mois de janvier dernier, rassemblant tous les pays abritant le félin asiatique. Année de la Biodiversité et année du tigre en Asie, 2010 marquera peut-être un tournant dans les politiques asiatiques. Selon Keshav Varma, à la tête de la Global Tiger Initiative (soutenue par la banque mondiale), il reste 10 ans pour sauver le tigre.

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