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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 08:05


Nous transmettons :

Qu'a donc fait Dignac pour se faire traiter par mail de « ville de la honte » qui « salit sa réputation » en offrant un spectacle « indigne de civilisés » ? Jean-Claude Rambaud, président du comité d'animation de la commune, en reste perplexe. Du 2 au 5 juillet, Dignac organise ses 13e Rencontres médiévales. Avec pages et chevaliers, gaulois et fauconniers. Avec aussi des chevaux, des oies... et un ours. C'est la présence du plantigrade qui fait réagir des militants de la cause animale.


Hier est arrivé à la mairie de Dignac un courrier de la fondation Brigitte-Bardot, qui fait appel aux « qualités de coeur » des élus de Dignac « afin que vous preniez conscience du caractère indigne et immoral de telles exhibitions dans lesquelles la nature même de l'animal est asservie pour le seul plaisir de l'homme », plaide l'association.

La fondation Bardot, créée par l'actrice devenue militante de la cause animale, n'est pas la première à réagir. Et elle garde un ton mesuré par rapport aux fameux courriels reçus par Jean-Claude Rambaud. Pas nombreux, mais irritants. « En ce moment, nous sommes dans la dernière ligne droite, explique le président du comité d'animation. Frédéric Chesneau, je le connais, il est déjà venu deux fois, dont une avec son ourse. Vous le verriez avec Julia, il la prend dans ses bras. Il y a une complicité certaine entre eux. »


Frédéric Chesneau a débuté dans le spectacle équestre, dressé des chevaux pour Bartabas. Il travaille avec des ours depuis une quinzaine d'années. Julia, huit ans, n'est pas muselée, ses griffes et ses dents n'ont pas été arrachés, souffrances effectivement infligées à des ours martyrisés, en France comme ailleurs. Sur le site de sa compagnie, Atchaka, Frédéric Chesneau montre Julia dans un enclos plus vaste qu'une cage et rassure sur l'avenir des animaux qui « prendront leur retraite à la maison ».


Refus de l'exhibition


« Mais ce n'est pas de maltraitance que nous l'accusons, écarte Constance Cluset pour la fondation Bardot. Les montreurs d'ours n'ont pas la réputation de cruauté des cirques. Leurs numéros ne vont pas très loin, c'est plus un acte de présence de l'animal. Ils nourrissent l'ours, le soignent, mais surtout ils le dressent dans le but de gagner de l'argent. Sans ça, ils n'en auraient pas. »

La présence de chevaux ou de chiens ne gêne pas autant Constance Cluset. « Ils sont domestiqués depuis si longtemps qu'ils se prêtent mieux au jeu du dressage. » Tandis que l'ours, non, trois fois non. Pour le principe, le refus de l'exploitation mercantile de l'animal. Et pour les conditions pratiques : « C'est la grande saison des fêtes médiévales. L'ours passe une grande partie de son temps en cage, alors qu'il est fait pour vivre sur un territoire immense. »


Alors oui, si Jean-Claude Rambaud a le sentiment d'être victime de pressions psychologiques, Constance Cluset l'avoue, un peu lasse : « On est obligés d'être un peu extrémistes si on veut être entendus. » Faute de l'être des pouvoirs publics, la fondation Bardot « ne veut pas que les enfants apprennent dans ces fêtes qu'un ours, ça se montre au bout d'une laisse. Le Moyen Âge, c'est fini. »


Jean-Claude Rambaud s'est demandé comment réagir. « On se sent agacé, puis culpabilisé. C'est le but, d'ailleurs. Je préférerais que ces gens interviennent auprès du législateur. Et qu'ils se manifestent en amont. Le contrat a été négocié en février, il n'est pas question de l'annuler. Frédéric m'a dit que certaines communes l'ont fait. » En relisant les termes de certains mails, il ajoute : « Ce que je regrette, c'est le manque de respect que ça manifeste pour le travail de nos bénévoles, qui font un boulot si important pour organiser cette fête. »

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